Il n’est pas attendu que tous les soignants deviennent des experts en sexologie.

Le premier objectif du projet est de sensibiliser les professionnels de la santé sur les liens possibles entre sexualité et soins palliatifs.

Cela se traduit par
la prise de conscience
et l’acceptation par
les professionnels de l’existence et la normalité des envies sexuelles
en fin de vie.

Cette reconnaissance est
un soin essentiel
, qui ne va pas obligatoirement de pair
avec un engagement conversationnel.

Les objectifs suivants, l’information et la formation, impliquent les personnes qui le souhaitent, et qui pourront alors devenir des personnes relais au sein de leurs équipes respectives.

En outre, ce projet se fera dans le respect de chacun, dans ce qui fait ses limites et ses besoins. Bien que les questionnements autour de la sexualité aient un caractère résolument introspectif et puissent toucher à des éléments personnels et intimes, aucun partage ne dépassera ce que chacun est d’accord de dévoiler. La prise de conscience de ces échos personnels peut permettre aux soignants de limiter les impacts de croyances individuelles sur la qualité des soins prodigués. 

  • La sexualité existe, même en fin de vie.

    Ce projet invite à la réflexion à un panel de nuances entre une vision étriquée qui n’envisage la sexualité que sous le prisme du rapport sexuel et une vision édulcorée qui ne parle qu’en euphémismes en convoquant la tendresse et l’intimité. Le recours à la notion de sexualité peut permettre de désamorcer les réticences qui lui sont parfois associées.

    Nommer peut également aider à démonter les idées reçues.

    Ainsi, les soignants peuvent être mieux outillés pour accompagner les patients dans la redécouverte de cet aspect de la vie, dans ce moment si particulier de la leur. En effet, la sexualité peut également être synonyme de communication, de proximité physique, d’estime de soi, d’image corporelle et de liens intenses.

    En outre, les bénéfices principaux de la sexualité ne sont autres que le plaisir et le bien-être.

    Ces deux éléments sont loin d’être étrangers aux soins palliatifs.

  • Sans surprise, la fin de vie -plus ou moins- imminente peut générer des mouvements ou des intensités particulières.

    Tout peut s'accélérer alors que l’envie serait de pouvoir ralentir, tout peut goûter trop fort et trop peu à la fois. L’envie de proximité se mêle à la tristesse de la distance à venir. Ces aléas de pensées et de ressentis impactent les moments de partage. Toutes ces dynamiques et perspectives peuvent se cristalliser avec et autour de la sexualité, qui demeure une composante essentielle de l’humain, même en fin de vie.

    Les soignants en soins palliatifs sont reconnus pour leurs multiples compétences d’excellence dans des situations délicates, sensibles et parfois orageuses.

    En effet, les capacités de communication des soignants experts en soins palliatifs sont remarquables. Elles permettent de traduire, expliciter ou encore rassembler les personnes rencontrées dans des moments souvent compliqués. Ceci, doublé de connaissances pointues dans la gestion des symptômes physiques, offre très souvent des parenthèses importantes de paix et de confort dans les tourments de la fin de vie.

    Par ailleurs, les pratiques palliatives ont un ancrage interdisciplinaire incontesté.

    Cette richesse peut également s’exprimer dans l’abord de la sexualité. En effet, infirmiers, médecins ou psychologues gravitent autour des personnes malades et de leurs proches et sont tous porteurs d’éclairages pouvant nourrir les réflexions et les discussions sur la sexualité.

    Finalement, le cadre de travail propre aux soins palliatifs -qu’ils soient dispensés en institution ou à domicile- peut être plus propice que n’importe quel autre à l’abord de ces thématiques.

    Bien sûr, cela demande à être nuancé, mais il est vrai que la taille humaine des unités ou la liberté du temps des visites à domicile, par exemple, offrent des avantages considérables pour approfondir les discussions avec les personnes rencontrées.