Noëmie Auger

Diplômée en soins infirmiers depuis 2015, j’ai d’abord mis à l’épreuve ma formation en travaillant pendant deux ans dans une institution mono-spécialisée en oncologie. Cette expérience en unité de médecine accueillant des personnes atteintes de pathologies pneumo-digestives m’a permis d'asseoir et d’approfondir mes connaissances initiales, tant physiopathologiques que communicationnelles et relationnelles. En 2018, j’ai obtenu la qualification en soins palliatifs à la suite de la rédaction d’un travail de fin de formation portant sur la sexualité en soins palliatifs. Ce travail a été un déclic pour entamer un cursus universitaire.

C’est ainsi que j’ai obtenu en juin 2022 mon titre de master en sciences de la famille et de la sexualité, en réalisant cette fois un mémoire sur les expériences de personnes lesbiennes en soins palliatifs en Région bruxelloise. Cette reprise d’étude a été menée tout en poursuivant une activité professionnelle de terrain en tant qu’infirmière en soins palliatifs de deuxième ligne à domicile. Cette conjugaison m’a permis de toujours garder un ancrage pratique et clinique. 

C’est donc avec une double casquette que j’aurais plaisir à vous rencontrer: celle d’infirmière toujours active auprès des personnes atteintes de maladie grave et incurable, et celle - toujours en construction ! - de titulaire d’un master en sciences de la famille et de la sexualité.

L’équipe

Ce projet existe grâce aux précieux apports de l’équipe de la Fédération Bruxelloise de Soins Palliatifs et Continus :

Dre Marianne Desmedt, Présidente de la FBSP : La route est remplie d’obstacles lorsqu’il est question d’aborder les questions ayant trait à la sexualité de nos patients ! Il y a l’idée que leur santé sexuelle ne relève pas de nos soins, qu’elle touche à une intimité à laquelle il ne faut pas toucher ou qu’il n’y a rien à faire pour l’améliorer. Il y a aussi l’idée que la sexualité d’une personne gravement malade est insignifiante, voire inexistante. Une littérature scientifique récente montre pourtant l’inverse.

Être à l’écoute de l’intimité et de la sexualité des patients qui reçoivent des soins palliatifs entre dans nos tâches. Nous sommes tous concernés par le sujet mais nous l’esquivons parce que nous sommes mal à l’aise. Nous avons peur d’être incompétents et nous redoutons que nos propos soient jugés inappropriés. Les séances de sensibilisation et de formation auxquelles Noëmie Auger nous propose de participer feront tomber nos préjugés et nos résistances. Elles nous aideront à concrétiser notre rôle et nous donneront de l’assurance dans notre pratique quotidienne. Je n’ai donc pas hésité, en tant que présidente de la Fédération Bruxelloise de Soins Palliatifs et continus, à soutenir le projet de Noëmie et je remercie la Fondation Contre le Cancer de l’avoir supporté financièrement.

Dre Dominique Bouckenaere, Vice-présidente de la FBSP :  La première fois que j’ai entendu Noëmie accoler les termes « sexualité » et « soins palliatifs », j’avoue avoir été surprise. Comment imaginer que des patients affaiblis, confrontés à l’effroi de leur mortalité, puissent encore avoir des envies, des désirs ? Mais très vite, au cours du stage effectué par Noëmie dans le cadre de son master « Sexualité et Sciences de la famille », j’ai entendu les témoignages des infirmier.ères lors des séances d’intervision et le voile est tombé. J’ai pris conscience de la force intrinsèque de cette pulsion, de cette force de vie et de connexion à l’autre, indépendamment du contexte dans lequel elle surgit. Aujourd’hui, je me réjouis que ce projet puisse se concrétiser. Je crois foncièrement qu’une dimension méconnue de la qualité de vie va émerger progressivement du tabou et trouver tout naturellement sa place dans l’inventaire des besoins des patients fragilisés par une maladie mortelle. Je fais entièrement confiance en Noëmie dont j’ai pu apprécier, pendant ces 5 années de travail commun, les compétences communicationnelles et le refus du chemin tout tracé. Je suis heureuse d’avoir été à un certain moment le catalyseur qui en faisant se rencontrer Noëmie, la FBSP et la Fondation contre le cancer a planté le germe de cette recherche-action que j’ai hâte de découvrir !

Céline Van der Cam, Directrice de la FBSP : En tant que directrice de la Fédération Bruxelloise de Soins Palliatifs, je soutiens le beau projet de Noëmie Auger d’un point de vue logistique, depuis la réponse à l’appel à projets de la Fondation Contre le Cancer jusqu’au soutien à la rédaction de rapports en passant par les aspects de ressources humaines et de comptabilité. Comme l’écrivent bien les docteures Desmedt et Bouckenaere, « Des corps en accord » rentre parfaitement dans les missions de la Fédération et je me réjouis de son côté novateur : personne auparavant n’a osé aborder ces deux thématiques simultanément et je suis persuadée que cela apportera une énorme plus-value aux professionnels de la santé et aux bénéficiaires finaux, les patients en soins palliatifs, une fois que ces tabous seront levés.

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Ce projet, soutenu par la Fondation Contre le Cancer, est une opportunité de mettre en évidence les manques et les perspectives riches qu’offre la rencontre entre les soins palliatifs et la sexualité.

Le caractère novateur et l’apport majeur en termes de qualité de vie ont été soulignés et ont justifié l’octroi d’un grant permettant d’élaborer le projet qui vous est présenté aujourd’hui !